La Bretagne, un littoral qui attire plus que jamais
Avec ses 2 730 kilomètres de côtes, la Bretagne offre l’un des plus vastes littoraux de France. Ses paysages préservés, son climat tempéré et son accessibilité par le TGV depuis Paris en font une destination très recherchée. Résultat : la demande immobilière y reste soutenue, notamment dans les stations balnéaires emblématiques comme Saint-Malo, Dinard, Carnac ou La Trinité-sur-Mer.
Mais face à des prix qui peuvent dépasser les 10 000 €/m² dans certains secteurs, de nombreux acheteurs se demandent : est-il trop tard pour acquérir un bien sur la côte bretonne ?

Un marché en reprise après deux années compliquées
Comme ailleurs en France, l’immobilier breton a été marqué par un ralentissement en 2023 et 2024, en raison de la hausse des taux d’intérêt et du durcissement des conditions d’emprunt.
En 2025, la tendance change :
- Les taux d’intérêt baissent progressivement, redonnant de l’air aux acquéreurs.
- Les prix ont corrigé : -3,6 % en moyenne sur les stations balnéaires entre 2023 et 2025, contre -1,8 % pour l’ensemble de la Bretagne.
- Le nombre de compromis de vente signés au printemps 2025 a nettement augmenté par rapport à l’an dernier.
👉 Comme le souligne Nicolas Bosquet, notaire à Binic : « Je ne dis pas que c’est l’euphorie, mais le printemps 2025 a été plus dynamique que celui de 2024. »
Des écarts de prix impressionnants selon les côtes
Le marché immobilier côtier breton est marqué par une hétérogénéité forte.
Les secteurs les plus chers
- Saint-Malo : prix moyen autour de 5 000 €/m² ; jusqu’à 11 000 €/m² pour un appartement vue mer sur le Sillon.
- Saint-Briac-sur-Mer (Côte d’Émeraude) : certains biens atteignent 12 000 à 14 000 €/m².
- La Trinité-sur-Mer (Morbihan) : prix moyen de 6 487 €/m², notamment pour les biens de plaisance.
Les zones encore accessibles
- Plounévez-Lochrist (Finistère) : 1 481 €/m², l’une des stations les plus abordables.
- Vivier-sur-Mer (Ille-et-Vilaine) : autour de 2 200 €/m².
- Damgan et Riantec (Morbihan) : des alternatives plus économiques aux très chères Carnac et La Trinité.
👉 Exemple marquant : entre Morieux et Lancieux (Côtes-d’Armor), le prix médian des maisons a chuté de 10,4 % en un an, pour atteindre 300 000 €.
L’érosion côtière, un risque encore sous-estimé
La Bretagne est particulièrement exposée au recul du trait de côte. Sur les 250 communes françaises concernées, 93 se trouvent en Bretagne, dont 52 dans le Finistère.
Certaines zones, comme Tréffiagat-Léchiagat, ont déjà dû détruire des maisons menacées par la submersion marine. Pourtant, la plupart des acheteurs ne considèrent pas encore ce facteur dans leur décision.
👉 Selon Jérôme Lebrun, président de la FNAIM Bretagne : « Dans quelques années, ce risque pèsera plus lourdement sur le marché, mais aujourd’hui les acquéreurs ne se sentent pas trop concernés. »
Qui achète aujourd’hui sur le littoral breton ?
- Les ménages franciliens et rennais : grâce au TGV, ils privilégient des résidences secondaires à 2h30 de Paris.
- Les locaux : beaucoup de Bretons vivant à moins d’une heure de route possèdent une résidence secondaire.
- Les étrangers : encore rares, contrairement à la Côte d’Azur. Quelques investisseurs haut de gamme apparaissent (Israël, Royaume-Uni), mais cela reste marginal.
En 2025, une maison sur cinq sur la côte est achetée par un ménage non breton, selon la chambre notariale interdépartementale.
Les communes les plus attractives en 2025
Côte d’Émeraude (Ille-et-Vilaine / Côtes-d’Armor)
- Forte demande sur Saint-Malo, Dinard et Saint-Briac.
- Prix élevés mais valeurs sûres pour la revente.
Golfe du Morbihan (Morbihan)
- Carnac, La Trinité-sur-Mer : très chers (6 000 à 8 000 €/m²).
- Damgan, Riantec : alternatives plus accessibles.
Finistère
- Presqu’île de Crozon, baie d’Audierne : prix stables autour de 217 000 € la maison.
- Côte nord : nombreuses opportunités à moins de 2 000 €/m².
Côtes-d’Armor
- Côte de Granit Rose (Lannion, Perros-Guirec) : demande soutenue grâce à l’industrie locale des télécoms.
- Binic, Erquy : prix intermédiaires, accessibles aux familles.
Acheter aujourd’hui : opportunité ou risque ?
Les arguments en faveur de l’achat
- Les prix ont corrigé depuis 2023, créant des opportunités.
- Les taux d’intérêt repartent à la baisse, rendant l’accès au crédit plus favorable.
- Le littoral breton reste moins cher que d’autres côtes françaises (4 578 €/m² en moyenne pour les stations balnéaires françaises, contre 3 483 €/m² en Bretagne).
Les points de vigilance
- Rareté de l’offre dans les zones les plus prisées.
- Risque lié au climat et à l’érosion côtière, encore sous-évalué.
- Fiscalité : hausse des droits de mutation de 0,5 point depuis avril 2025.
L’avenir du marché immobilier côtier en Bretagne
Les experts anticipent une poursuite de la stabilisation en 2025-2026, avec :
- Des hausses ciblées dans les zones premium (Saint-Malo, Dinard, Golfe du Morbihan).
- Une relative stabilité dans les secteurs moins tendus.
- Une demande qui restera soutenue par les urbains en quête de résidence secondaire et les locaux souhaitant investir à proximité du littoral.
À moyen terme, le marché pourrait être influencé par :
- L’adaptation des communes au recul du trait de côte.
- La mise en place de politiques locales de régulation (urbanisme, préservation des zones naturelles).
- L’intérêt croissant pour les biens écologiques et rénovés, qui séduisent déjà les acheteurs haut de gamme.
Pour conclure : pas trop tard, mais le bon timing est maintenant
Alors, est-il déjà trop tard pour acheter sur la côte bretonne ? La réponse est non.
- Certes, certains secteurs atteignent des niveaux comparables à la Côte basque, mais il existe encore de nombreuses communes accessibles dès 1 500 à 2 500 €/m².
- La baisse récente des prix et le recul des taux d’intérêt offrent une fenêtre de tir intéressante.
- À condition de bien cibler son secteur, de rester attentif aux enjeux climatiques et de penser long terme, la côte bretonne reste l’un des meilleurs investissements immobiliers en France en 2025.
 
				 









